L’Arpeggiata, Christina Pluhar
Si chaque nouveau programme de L’Arpeggiata fait toujours l’événement, c’est que la troupe réunie autour de Christina Pluhar a l’art et la manière de tisser les fils des musiques anciennes pour nous raconter une histoire toujours singulière. Cette fois-ci, la théorbiste, luthiste et harpiste d'origine autrichienne s’est imprégnée des musiques anciennes et traditionnelles grecques, macédoniennes, serbes, bulgares ou croates. Cette « route des Balkans », que tant de réfugiés venant d’Asie ou d’Afrique empruntent pour rejoindre nos pays, fait résonner le cri des déplacés de tous les âges en même temps qu’elle nous ouvre sur cette autre Europe musicale.
Carrefour de civilisations s’il en est, les Balkans ont toujours été l’une des routes où se croisaient caravanes, marchandises, réfugiés, cultures et religions dans l’entrechoquement fécond des grands empires. Ce creuset vivace et inventif se reflète dans la programmation d’un temps fort où la musique règne en maître. Ainsi l’ensemble vocal et instrumental L’Arpeggiata, réuni par la théorbiste, luthiste et harpiste Christina Pluhar, revisite les répertoires traditionnels de l’époque baroque. Plus contemporaine se veut la Babel Connexion du brass-band métissé du Haïdouti Orkestar. Entre fête rom, éclat fauve des cuivres et chant enivrant en arabe, les influences orientales se mâtinent d’envolées tsiganes. Quant à l’influence de ces esthétiques sur la musique moderne, c’est l’Orchestre national de Metz Grand Est, dirigé par David Reiland, qui en assure la relecture, des motifs wagnériens aux emprunts populaires de Dvořák !